Cours de Psychologie Stage de formation d’entraîneur de Judo/ 2ème degré
Maha Zaoui 17-28 décembre 2012
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A/ LA PSYCHOLOGIE DU SPORT
1/ Pourquoi aller voir un Psychologue du sport ?
Le psychologue du sport: véritable maillon de la chaîne de l’encadrement sportif.
C’est une personne à la fois différente de l’équipe sportive et qui malgré tout en fait partie.
Aller voir un psychologue du sport c’est entrer dans un lieu d’écouter et de parole libre que le sportif ne
peut pas trouver ailleurs;
Parce que le psychologue est tenu au secret professionnel sur ce qui est dit et vécu en entretien
individuel ou en groupe,
Parce que le psychologue permet à l’athlète de prendre le temps de s’exprimer, d’être écouté sans
jugement, il a un positionnement différent de celui de l’entraîneur, il se préoccupe de la personne
dans sa globalité et l’aide à affirmer sa personnalité et ses points de vue.
Il est au service du sujet sportif pour l’aider à optimiser ses potentialités, ses performances, en
harmonie avec son équilibre psychologique et moteur ;
Parce qu’il permet à tous les acteurs d’être accueillis selon leurs doutes, leurs joies, leurs difficultés
2/ Quand s’adresser à un Psychologue du sport ?
Lorsqu’un athlète ou une équipe veut être au maximum de ses performances, en se préparant
psychologiquement et mentalement aux compétitions sportives.
Une bonne connaissance de soi ou de l’équipe est nécessaire, des tests peuvent y aider ( 16 PF, Thill,
Sociogramme)
Une préparation sera ensuite assurée par le psychologue, en fonction des points forts et faibles de l’athlète
ou de l’équipe. La préparation servira à maintenir les atouts et à développer les potentiels existants mais mal
ou non exploités.
Cette préparation portera, par exemples, sur:
Les objectifs et la planification,
la visualisation mentale pour l’apprentissage, la concentration…
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la motivation, la confiance en soi,
la prise de conscience des dialogues internes,
les croyances limitantes, la gestion des émotions
le maintien de la cohésion d’équipe…
L’intervention du psychologue peut revêtir un axe plus thérapeutique. Il est nécessaire de s’adresser à un
psychologue du sport lorsqu’il existe des troubles tels que :
trouble de l’endormissement ou fatigue anormale sans cause organique;
sentiment de colère et de confusion, changements rapides d’humeur;
Manque d’justement à une blessure: obsession de l’individu de savoir quand il pourra rejouer,
culpabilité de laisser tomber l’équipe, déni « cette blessure n’a aucune importance », isolation « j’ai
mal mais je ne veux pas le savoir », ou au contraire insistance sur des plaintes physiques risoires
ou encore douleur incompréhensible
Perception que la blessure est en rapport avec un conflit psychique, cela peut se révéler par une
tension musculaire due à un stress éventuel, des blessures apparemment inexplicables, des blessures
de répétition, une perte de sensations, une image du corps perturbée;
isolement, problèmes relationnels évidents avec l’équipe, l’entraîneur, la famille…;
Désadaptation à l’entraînement: difficulté à poursuivre le rythme, stagnation, non suivi des
consignes, incompréhension des modifications souhaitées, absentéisme, difficulté d’intégration dans
l’équipe, discours incohérent, sur le sport;
contre-performances d’un (e) sportif (ve) ou d’une équipe: résultats très bons à l’entraînement qui ne
se répètent pas en compétitions;
baisse de motivation, perte de confiance en soi, manque d’objectifs;
Etc…
Enfin, il est possible de s’adresser à un psychologue pour toutes recherches d’informations concernant la
personnalité des athlètes, les troubles (anorexie, boulimie…), le dopage ou autres thèmes concernant la
psychologie du sport…
3/Quelles sont les méthodes utilisées ?
Des groupes de paroles qui permettent d’exprimer les difficultés rencontrées inhérentes à l’évolution
sportive. Ces groupes de parole servent par exemples à exprimer peurs, craintes, manque de cohésion au
sein d’une équipe et rendent possible l’évacuation des tensions existantes entre sportifs,
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entraînés/entraîneurs… La mise en mots évitant ainsi la cristallisation des conflits et leur expression sous
forme de maux tels que des contre-performances…
Des entretiens individuels: de type clinique afin de régler des problématiques personnelles (fréquentes à
l’adolescence: prise d’indépendance vis-à-vis des parents qui oblige à un réinvestissement sportif souvent
plus personnel par exemple…) Les entretiens individuels permettent aussi d’adapter une préparation
psychologique aux compétitions selon la personnalité du sportif et du sport pratiqué. Ces entretiens sont
également une aide pour les sportifs en « fin de carrière » (période souvent difficile à vivre entraînant des
symptômes dépressifs…), qui doivent trouver un nouvel investissement, de nouveaux intérêts.
De la visualisation mentale et autres techniques cognitives, de la PNL (Programmation Neuro-Linguistique),
de la Sophrologie, des Jeux de rôle, des tests… dans le respect des individus entrent dans ces groupes de
paroles ou ces entretiens individuels afin de mieux comprendre les difficultés et aider à les résoudre ou
préparer aux épreuves sportives.
4/ Les actions du Psychologue du Sport
Intervient en tant que psychologue au niveau des protagonistes du milieu sportif, c’est-à-dire les athlètes, les
équipes, les entraîneurs, les éducateurs, les parents …
a- Les athlètes: ils sont tous physiquement et techniquement très performants. C’est la condition
psychique qui fait la différence aujourd’hui. Pour qu’ils puissent se démarquer de leurs adversaires
ou tout simplement donner le meilleur dans leurs performances en étant bien avec eux-mêmes, le
psychologue du sport les aide à:
Apprendre à mieux se connaître par des entretiens, des tests …
Se préparer psychologiquement à une compétition: gestion des émotions, travaille sur la confiance en
soi, questions d’objectifs, planification, travail sur les croyances limitantes, prise de conscience des
dialogues internes, motivation, visualisation mentale pour l’apprentissage, la concentration …
Dépasser la peur de gagner, comprendre les contre-performances, les pertes de sensations, les
blessures à répétition, gérer la motivation…
b- Les équipes: Pour entretenir ou restaurer la cohésion, régler les conflits, apprendre aux joueurs à
comprendre et assumer collectivement les exigences de la performances d’équipe, les aider à gérer la
motivation …
c- Les entraîneurs: en cas de doute sur une décision à prendre (sélection à faire en début d’année par
exemple …). Le psychologue peut également donner un éclairage psychologique des
comportements, des conduites, des informations sur les difficultés ou la motivation des joueurs… il
donne un autre aspect des sportifs (test de personnalité), des groupes (sociogramme…)
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Des discussions de groupes sur des thèmes choisis peuvent également être mis en place sur demande afin de
pouvoir prendre du recul quant à leur pratique, leurs positions affectives réactionnelles avec les sportifs, les
équipes…
d- Les éducateurs: les aider psychologiquement (réassurance, discussion de groupes sur des thèmes
choisis par ces derniers) et les informer sur la contribution du sport au développement psychologique
des enfants, des personnes handicapées mentales, à la réinsertion…
e- Les parents: Pour les écouter en cas d’inquiétude vis-à-vis de leur enfant qui pratique un sport de
haut niveau…
f- Les kinésithérapeutes ou médecins du sport: Formation sur la psychologie des sportifs
Conséquences: un mieux être des sportifs qui entraîne une meilleure gestion des compétions, un plus grand
plaisir pris dans la pratique, une diminution des blessures à répétition, des contre-performances, des pertes
de sensations, des conflits…
B/ L’ENTRAINEMENT MENTAL
1- Le développement et l’entretien d’un climat motivationnel
Une personne poursuivant des buts exclusivement orientés vers l’ego aura tendance à mettre en œuvre des
stratégies destinées à recueillir des jugements favorables ou à échapper aux jugements défavorables des
autres. Un sportif sûr de sa compétence n’est pas affecté par une telle orientation.
En revanche, chez un sportif qui doute de son habileté, cela peut traduire par des engagements dans des
compétitions de moindre niveau il est facile de briller, ou bien encore par des abandons face à la
difficulté. Le rôle des orientations d’accomplissement (tâche ou ego) des sportifs apparaît donc déterminant
dans l’adoption des comportements d’assiduité ou d’abandon.
Ces orientations subissent l’influence de la compétition, laquelle contribue à développer chez les individus
des buts orientés vers l’ego. Par la comparaison sociale qu’elle instaure, elle constitue une arme à double
tranchant jouant le rôle d’un outil motivationnel au service des seuls gagnants.
Le contexte compétitif améliore la performance humaine, le sportif le mieux préparé et le moins perturbé par
la comparaison sociale sera probablement celui qui, parallèlement à des buts de compétions ambitieux,
poursuivra des buts de maîtrise également élevé. Rappelons, en effet, que ces deux types de buts ne sont pas
incompatibles et que l’adoption de buts de compétition en sport n’hypothèque pas forcément la poursuite de
but de maîtrise.
Le contexte dans lequel un individu était amené à exercer son activité influençait les orientations
motivationnelles de celui-ci.
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Epstein (1988) met en avant le rôle de plusieurs facteurs, les variables TARGET ( type de tâches, nature de
l’autorité, récompenses, organisation des groupes, modalités d’évaluation, temps accordé pour atteindre les
objectifs), comme éléments constitutifs de la structure du contexte d’accomplissement.
Si des auteurs se sont intéressés au domaine scolaire, Ames (1992) considère applicable au domaine de
l’entraînement sportif l’intervention pédagogique sur ces facteurs, dans le but d’instaurer un climat de
maîtrise. Aussi, propose-t-elle d’agir sur les facteurs identifiés par Epstein:
Type de tâche: Proposer au sportif des tâches variées qui sollicitent des enjeux personnelles (tâches
individualisées) ainsi que son implication active. L’aider à se fixer des objectifs réalistes et
accessibles à court terme.
Autorité: Faire participer le sportif à certaines décisions, lui confier des responsabilités vis-à-vis des
autres. L’aider à développer des compétences pour s’auto-organiser et s’auto-évaluer.
Reconnaissance: Valoriser les qualités personnelles de chacun, les progrès individuels. Veiller à
l’équité dans l’intérêt et les gratifications accordées à chaque membre de l’équipe.
Groupements: Adopter des formes de groupement variées et flexibles. Ne pas craindre d’utiliser
l’hétérogénéité et notamment la diversité des compétences des individus.
Evaluation: Adopter une évaluation individualisée et signifiante pour chacun en prenant en compte
des critères de progrès personnel et des critères de maîtrise en complément des critères de
performance en compétition. Impliquer l’athlète dans les procédures d’évaluation de ses propres
acquisitions (auto-évaluation).
Temps: Laisser aux sportifs le temps nécessaire pour qu’ils puissent s’améliorer. Les aider à
organiser eux-mêmes leur travail et leur plan de progression.
2- Préserver l’estime de soi
Les perceptions des compétences participent à la construction de l’estime des soi (Harter)
Le problème réside alors dans la difficulté qu’il y a à préserver ce sentiment de compétence et l’estime de
soi, après une défaite ou une contre-performance. En fait, le résultat n’aurait pas de valeur incitatrice ou
inhibitrice en lui-même, si ce n’est dans l’information de compétence ou d’incompétence qu’il fournit au
sujet.
La construction du sentiment de compétence ne pouvant se faire à partir de succès trop aisés à obtenir, on
mesure facilement les effets dévastateurs d’une défaite enregistrée face à un adversaire de plus faible niveau.
C’est pourquoi, il importe de ne jamais dévaloriser la tâche ou l’adversaire, ceci quelque soit le résultat. Le
contraire présenterait, en cas d’échec, le risque d’affecter gravement l’estime de soi par l’attribution du
résultat à une faible compétence.
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